Elle est décrite comme la « porte d’entrée » des locataires dans leur comité, c’est-à-dire comme une « façon d’aller rejoindre les gens qui ont des problèmes ». Notons que moins d’un an après la création de la Régie, elle faisait déjà l’objet de critiques virulentes qui lui sont encore adressées aujourd’hui. Regroupant des personnes et des collectivités qui subissent des dénis de leurs droits, les organismes de défense collective des droits québécois mènent des luttes collectives et contribuent aux débats publics en agissant comme révélateurs et dénonciateurs de divers problèmes sociaux. En matière de logement, les organismes de défense de droits prennent l’appellation de « comité logement ». Ils se composent d’une équipe de travailleuses et travailleurs rémunérés et de membres impliqués de façon citoyenne et bénévole, les militantes et militants. Chacune des 10 résidences du réseau peut désigner deux représentants pour siéger à cette instance de participation. Les deux locataires élus au conseil d’administration de l’OMHM font également partie de ce comité. Les locataires sont également consultés sur des sujets qui auront des conséquences sur leur milieu de vie, tels que le plan d’action sur la salubrité ou l’entrée en vigueur d’une nouvelle loi . En plus d’intégrer ses locataires à différentes instances de participation officielles, l’OMHM les consulte aussi à différentes occasions. Les locataires jouent alors un rôle influent sur des décisions qui les concernent directement. C’est le cas, par exemple, lors de certains projets de travaux majeurs dans un immeuble. Ces groupes exercent également des pressions politiques, déploient des actions à dimension collective et dérangent l’ordre public afin d’attirer l’attention sur certains enjeux locaux. De telles actions visent, par leur caractère sociopolitique, à promouvoir et à défendre des droits sociaux ainsi qu’à réclamer des lois et des programmes plus justes et plus équitables (Duval, et collab., 2005). Le jumelage de l’intervention individuelle à l’intervention collective alimente une polémique depuis le tout début des comités logement (René et Panet-Raymond, 1984, p. 76-77). Toujours sensibles à cette controverse, les répondantes et répondants repoussent l’idée d’opposition ou encore de dichotomie entre l’intervention individuelle et l’intervention collective. À leur avis, le service est une pratique d’intervention complémentaire aux objectifs de lutte des groupes. Pour analyser les modes d’appréhension de l’idéal démocratique visant le développement de l’autonomie des personnes participantes au sein des groupes de défense de droits des locataires, les militantes et militants, reparation Flanc pneu tubeless rappelons d’abord les fondements de l’organisation communautaire. Cette pratique repose sur l’idée fondatrice selon laquelle les problèmes sociaux sont de nature collective et requièrent, par conséquent, des solutions collectives. Elle se propose d’être un moyen de promotion de la justice sociale et de remise en question des relations de pouvoir et des privilèges dont jouissent les membres d’une minorité et une tribune afin que les « dépossédés » puissent faire entendre leur voix (Shragge, 2006, p. 51). Pendant la crise sanitaire de la COVID, le Front d’action populaire en réaménagement urbain et le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec défendent les personnes sans logis qui n’ont d’autres options que de s’installer dans des camps de fortune. Les organismes militent pour la signature d’une entente entre les gouvernements provinciaux et fédéraux pour le logement social et abordable. S’inspirant d’une approche « par le bas », l’organisation communautaire vise le rassemblement de personnes afin qu’elles luttent ensemble pour résoudre des problèmes communs, dont les inégalités, la concentration du pouvoir et les discriminations, et qu’elles s’impliquent dans la prise des décisions qui les affectent. Selon Mayer, Lamoureux et Panet-Raymond , l’action communautaire au Québec se veut le lieu de l’expression de la capacité de la population de s’organiser collectivement en vue de proposer des changements sociaux. Or, les entrevues réalisées avec des travailleuses et travailleurs d’organismes communautaires nous permettent de constater qu’il existe un fort décalage entre les approches théoriques véhiculées et la capacité d’aménager des lieux permettant leur réalisation. La complexité des enjeux et la nature des débats peuvent constituer des limites importantes aux possibilités d’implication et à la participation aux processus décisionnels pour les destinataires de l’organisme.